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Interview de Cécile Duquenne

 

Titre de son oeuvre : Entrechats

Genre : Fantasy

Date de parution : à paraître aux Editions de l'Olibrius Céleste au premier semestre 2009

Pour en savoir plus : le site officiel de l'auteur

Résumé :

Tuer un sphinx n'a rien d'un acte hérétique, même si l'espèce relève assurément du divin. Le monde scientifique, ébranlé, délègue la dissection de cette exceptionnelle dépouille à un éminent spécialiste : Khéphren. Celui-ci découvre un énorme diamant à la place du coeur, source de la magie de ces mystérieuses créatures. La nuit suivante, tout bascule.

C'est le début d'un conflit qui voit s'affronter puissances occultes et technologies de pointe.

Impuissants, les sphinx assistent de loin au spectacle de leur destin qui se joue. Et, de plus loin encore, le regard impénétrable, le sourire félin, deux chats observent le monde...

Entrechats nous fait pénétrer dans l'univers envoûtant des sphinx, dans un Orient où se côtoient magie et technologie. Au rythme d'une enquête entraînante, ce premier roman de Cécile Duquenne mêle avec originalité fantasy urbaine et mythes égyptiens.

L'interview :

Avant toute chose, nous tenons à remercier l'auteur d'avoir accepté cette interview ! Nous lui souhaitons bonne chance dans son parcours d'écrivain, en espérant qu'Entrechats soit un succès !

Sahagiel : pour commencer cette interview, comment est né Entrechats ?

Cécile Duquenne : Aah, la genèse d’Entrechats… elle est un peu spéciale.
C’est le fruit d’un pari fou : en 2005, avec quelques amies, nous avions décidé de participer au NaNoWriMo (National Novel Writing Month www.nanowrimo.org). Il s’agissait d’écrire le premier jet d’un roman de 50 000 mots en un mois – celui de novembre en l’occurrence. Nous étions quelque chose comme le 27 octobre quand j’ai décidé de participer, sans scénario, sans personnages, sans idée de départ ni base d’univers. À cette époque, j’étais une inconditionnelle de la série Alias, dirigée par J. J. Abrams, et j’avais envie de mettre en scène un personnage aussi intéressant que son Mr. Sark, campé par David Anders, mais dans un univers de fantasy. Puis, l’idée d’associer ma passion pour les mythes égyptiens avec l’univers du polar a germé. En trois jours, le scénario s’est mis en place. Le 1er novembre à minuit, j’étais en train d’écrire. C’était de la folie ! Pourtant, j’ai réussi à terminer dans les temps. À cette époque, je n’aurai jamais imaginé que ce pari puisse me mener aussi loin, jusqu’à la publication… bien sûr, entre temps, il a fallu réécrire le roman. Ce travail m’a pris deux ans, et je ne regrette en rien ces années !

J’ai lu sur votre blog que vous aviez passé un Bac L, puis une LEA avant de vous orienter vers un DUT en Information-Communication Option Métiers du Livre ; votre passion pour l’écriture a-t-elle influencé ces choix ?

Absolument. En seconde, mes professeurs voulaient que je me dirige vers une terminale S car, selon eux, c’était la « voie royale ». J’ai essayé d’avoir le niveau dans les matières scientifiques… j’ai failli arrêter la danse et l’écriture à cause de cette grosse bêtise, et j’ai changé d’avis au dernier moment en me rendant compte que l’écriture m’intéressait plus qu’une prétendue réussite scolaire. Avec le recul, je ne regrette pas ce choix et j’ai réussi à allier ma passion de l’écriture à la réussite de mes études – et de ma vie future, je l’espère. Le passage en LEA (Langues étrangères appliquées) a été une erreur de parcours absolument passionnante, puisque j’ai pu améliorer mon anglais, et découvrir cette langue formidable mais difficile qu’est le japonais. Maintenant, je suis en Métiers du livre, et si au départ je comptais m’orienter en spécialisation édition, aujourd’hui, je me dirige lentement mais sûrement vers une spécialisation librairie. Comme vous le voyez, l’écriture (et à plus forte raison le monde de la littérature et du livre) influence ma vie, mes choix, ma manière d’être. Je ne conçois plus ma vie sans cet univers. Pour moi, l’avenir, c’est le livre.

À en juger la quatrième de couverture, pour le moment provisoire, Entrechats mêle allègrement mythes égyptiens et fantasy, pourquoi un tel choix ?

Sur la base des mythes égyptiens, j’aurais pu écrire un roman fantastique, historique, d’aventures… mais voilà, j’aime lire et écrire de la fantasy. Le choix s’est imposé de lui-même, d’autant plus que j’adore créer des mondes, et que je suis plus à l’aise dans mes univers inventés. C’est aussi simple que ça !


Étayer cette période historique constituait-il une difficulté ? Notamment dans la documentation, l’utilisation de personnages historiques ?

À vrai dire, Entrechats n’est pas un roman historique donc on ne peut pas parler de « période ». J’ai repris les mythes, l’Egypte d’aujourd’hui, et j’ai transposé le tout dans un monde qui pourrait être l’Egypte si la magie existait vraiment, ou du moins était présente dans nos vies. Il s’agit donc d’une réécriture de divers mythes. Le plus difficile dans la documentation a été au niveau de la symbolique. J’étais, et suis toujours, passionnée par la mythologie égyptienne, mais loin d’être une spécialiste ! J’ai dû choisir avec soin les noms de mes personnages et de certains lieux. Il en a été de même pour le bestiaire égyptien, que nous réduisons trop souvent aux sphinx. Mais je n’en dirai pas plus à ce sujet. Ce sera à vous de découvrir les liens, les clins d’oeil, les destinées inscrites dans les noms… ;-)

Actuellement, vous êtes plongée dans les réécritures, corrections et autres passages obligés avant la publication. Ce travail vous permet-il de modifier certains éléments, voire le scénario ? Considérez-vous ces relectures avec enthousiasme, ennui, mélancolie, un autre sentiment peut-être ?

J’aime beaucoup corriger ce que j’écris – heureusement, car c’est un passage obligé qui représente près de 80% du travail au final. Les corrections en elles-même ne me dérangent pas, je suis même très enthousiaste !
Avec mon éditeur, nous nous étions mis d’accord sur les points à revoir avant signature du contrat, aussi, je savais qu’il y avait certains éléments du scénario à remanier. Le roman ne pouvait qu’y gagner. J’alterne des passages très fantasy avec d’autres, plutôt polar, il a fallu rééquilibrer cette alternance, et j’ai donc dû ajouter certains éléments passés sous silence dans la version précédente.
Corriger, réécrire, mettre en place une multitude de détails… ces relectures sont autant de façons de redécouvrir mon roman, et j’adore ça ! Bien sûr, j’ai mes moments de « ras-le bol », qui surviennent surtout à quelque jour des deadlines, quand je n’ai pas fini, mais presque… il s’agit surtout de frustration, de l’envie d’aller plus vite !

S’inscrire dans le registre fantasy augurait une imagination fertile. Vous avez cherché, par exemple, à coupler la fantasy avec la science ou le polar. Croiser les genres est-il un souci pour vous ?

Je ne saurai pas vous répondre pourquoi exactement, mais non, croiser les genres n’est pas un souci. En fait, c’est ma manière d’écrire, que ce soient des nouvelles, des novellas, des romans, des fanfictions… c’est un choix conscient. Depuis mes débuts, je cherche à être originale dans ma manière d’aborder l’imaginaire. Les essais ne sont pas toujours concluants, je l’avoue… mais je suis contente qu’Entrechats soit mon premier roman publié car, en ce sens, il est très représentatif de mes écrits. Pour moi, j’ai réussi là où je voulais réussir : dans l’alliance de deux registres qui ne sont pas souvent réunis.

Vous ne possédez peut-être pas le recul nécessaire pour répondre à cette question, mais quelles seraient les forces de votre roman, selon vous ?

En effet, je n’ai pas le recul nécessaire ! J’adore ce que j’ai écrit, tellement que j’ai eu du mal à passer à autre chose après avoir posé le point final. Objectivement, je ne suis sûre que de trois choses : la première force d’Entrechats est de combiner les genres ; la deuxième, c’est qu’il s’agit d’un roman « tous publics », en ce qu’il est à la fois accessible aux adolescents et aux jeunes adultes, voire aux adultes ; la dernière, enfin, c’est que l’écriture de fanfictions (qui sont publiées chapitre par chapitre, comme par épisodes) a fortement développé ma capacité à amener les révélations de manière surprenante… Entrechats est un roman de fantasy écrit comme une série policière !
Outre cela, je ne peux jurer de rien. Je pense que les points forts de l’histoire en elle-même seront mis en valeur dans les commentaires des lecteurs, les retours que j’aurai après publication. Ca me laisse le temps de prendre le recul nécessaire, jusque là (et de paniquer bien comme il faut ;-)).


Sans trop en dévoiler, parmi tous les lieux, situations et personnages présents dans Entrechats, lesquels avez-vous préféré décrire ?

Les scènes avec les méchants, bien sûr ! J’adore les méchants. Surtout les miens. Ce sont mes petits chéris… Sinon, j’ai beaucoup aimé écrire les scènes avec les chats (à ce propos, Khéper vous dit « Miaou ! »), et les sphinx. Il a été difficile de les mettre en scène, de leur trouver un caractère, une ligne de conduite (étaient-ils plus humains qu’animaux ? L’inverse ? Ni l’un ni l’autre ?), mais ce fut aussi plaisant que formateur. Au niveau des lieux et situations, je ne peux rien révéler sous peine de vous dévoiler l’un des points les plus importants de l’intrigue. Disons qu’à un moment, il y a un endroit qui n’est pas les Plaines désertiques (l’univers où l’histoire se déroule), et j’ai adoré écrire les chapitres qui s’y tenaient.


Question inévitable, Entrechats étant votre premier roman, quelles émotions avez-vous ressenti en apprenant sa future publication ?

C’est une réponse probablement inattendue, mais je préfère être franche : pas grand-chose. Il faut dire que lorsque je l’ai appris, j’étais débordée de tous les côtés (surtout avec mes études), et je n’ai pas eu le temps de réaliser. J’étais concentrée sur autre chose. De plus, ça restait très abstrait. C’était un contrat. Ce n’est que récemment, à partir de la fin de mon année d’études, que je me suis rendu compte de ce que cela signifiait vraiment… depuis, j’alterne moments d’euphorie et calme serein !
La nouvelle a pris un tour beaucoup plus concret. Les gens viennent me voir pour parler écriture, me poser des questions, je discute avec mon éditeur, participe à des débats internes à la maison d’édition, nous faisons des essais pour la maquette jeunesse… c’est ça que je trouve excitant et grisant, dans le fait d’être publiée !


D’ailleurs, le premier roman est souvent considéré comme un parcours du combattant, fut-ce le cas pour vous ?

L’expérience parlant d’elle-même, je vais vous retracer le parcours du roman : après le NaNoWriMo, j’avais envoyé une première fois le roman à divers éditeurs, sept ou huit, je crois. L’Olibrius Céleste n’existait pas encore et donc, fatalement, je ne leur avais rien envoyé… Je classais mes lettres de refus par ordre chronologique. Au bout d’un moment, c’était devenu presque comique, à cause de l’effet de répétition. Sur mon livejournal, j’avais même créé un tag « râteaux », qui ferait le pendant du tag « pelles », le jour où je recevrai une réponse positive… J’ai pris ça avec humour. Je notais les critiques émises dans mon carnet de notes, en attendant la dernière lettre. Une fois les critiques recoupées, j’ai créé un dossier « Entrechats V2 » sur mon ordinateur, et j’ai tout réécrit ! Après une multitude de corrections, en décembre 2007, j’ai renvoyé à une autre sélection d’éditeurs, dont l’Olibrius Céleste faisait partie. Et vous connaissez la suite…
Alors, oui, en effet, ce ne fut pas vraiment facile… cependant, je ne suis pas quelqu’un qui se décourage facilement, et j’arrive toujours à voir le côté positif des choses. De plus, je ne me faisais pas trop d’illusions lors de ces premiers envois : j’étais assez lucide sur ce que j’écrivais. Je savais que j’avais fait des progrés mais que cela ne serait peut-être pas suffisant.
Je ne me suis pas laissée abattre, j’ai continué à écrire, à progresser, et j’ai bien fait ! Je ne suis pas du genre à me vanter, mais là, pas de fausse modestie : je suis vraiment contente d’avoir su me remettre en question sans abandonner mes projets.


L’Olibrius Céleste, votre éditeur, destine Entrechats à sa collection jeunesse ; quelles sont les difficultés d’un tel lectorat, selon vous ? Avez-vous remanié certains passages en apprenant ce classement, ou écriviez-vous dès le départ pour cette tranche d’âge ?

En tant qu’auteur, je pense que la principale difficulté est d’écrire pour ce public sans simplifier à outrance. Il ne faut pas prendre les jeunes lecteurs pour des imbéciles sous prétexte qu’ils sont jeunes. C’est un lectorat exigeant, qui possède des attentes particulières, qui demande à pouvoir s’identifier à un héros dans le roman. À mon sens, les personnages sont très importants pour les jeunes lecteurs. Ils doivent pouvoir s’attacher facilement à eux.
Entrechats est de fait un pari risqué. Sans trop en révéler, les trois personnages principaux approchent la soixantaine, et les autres tournent tous aux alentours des vingt-cinq ans. Dans tout le roman, on compte une adolescente seulement, qui ne révèle son importance que vers la fin. J’aurai pu tout corriger, mais je n’en ai rien fait, car on m’a souvent fait la remarque suivante : même si, d’un point de vue biologique, mes personnages sont âgés, ils sont tous entiers dans leurs réactions, leurs caractères, et s’approchent de fait de la figure de l’adolescent, sans perdre pour autant leur maturité, leur côté adulte.
J’avoue que, lors de l’écriture, je n’avais pensé qu’à un seul public : moi-même. Quand mon éditeur m’a proposé d’inscrire Entrechats dans une collection jeunesse, je me suis dit « pourquoi pas ? ». J’avais le sentiment qu’Entrechats correspondait à l’idée que l’on se fait d’un roman jeunesse, sans parvenir à en trouver la raison exacte. Depuis, j’ai pris le recul nécessaire et j’ai trouvé mes réponses : tout est dans la manière d’aborder les choses, de présenter les personnages, l’univers…
Cela dit, la nuance reste très faible, et Entrechats est suceptible de plaire aussi à un lectorat plus adulte.


Par ailleurs, que pourriez-vous conseiller à un jeune auteur ?

Ce que l’on m’a conseillé à moi, et qui m’a beaucoup aidé : écrire, savoir s’ouvrir aux autres, se remettre en question, ne jamais considérer un échec comme la fin de l’écriture. Il faut sans cesse se surpasser, aller plus loin. C’est difficile et ingrat, mais un jour, on se retourne, on regarde le chemin parcouru, et on se dit qu’on est heureux de ne jamais avoir baissé les bras !
(Comment ça, je suis du genre « fonce d’abord, regarde ensuite » ? Mais non ! (rires))


Passons aux questions plus générales. Dans le registre SFFF, quels auteurs vous plaisent particulièrement ? Ont-ils influencé vos écrits, votre manière d’appréhender l’écriture ?

Jadis, j’étais une grande admiratrice des écrits de Raymond E. Feist et David Eddings, qui m’ont permis de faire mes premiers pas de lectrice en fantasy « adulte ». Depuis, j’ai une affection toute particulière pour ces auteurs, mais je suis passée à autre chose : Robin Hobb, Scott Lynch, etc. De la fantasy moins « heroic », pour ainsi dire. Le premier tome des Salauds Gentilhommes de Scott Lynch est exactement le bouquin dont j’aurai voulu être l’auteur ! Drôle, grave, inventif, surprenant et riche en émotions… c’est ce vers quoi je tends, mais je suis encore loin du compte, je crois ! (rires)
Cela dit, c’est surtout la littérature jeunesse qui a influencé mon parcours d’écrivain. Pour résumer, disons que j’ai commencé par écrire des fanfictions Harry Potter ! Je suis même arrivée à 900 reviews pour ma première fanfiction… mais quand je la relis aujourd’hui, j’ai honte. Cela dit, je n’y toucherai pas, je ne la supprimerai pas. Elle fait partie de mon parcours et trouve encore ses lecteurs.
Quand on écrit des fanfictions, on fait ça avec une publication par épisode, ce qui implique une organisation rigoureuse si on ne veut pas se retrouver dans une impasse scénaristique au dixième chapitre, ou trop faire patienter ses lecteurs. Aujourd’hui, pour mes histoires originales, j’ai gardé la même organisation. D’ailleurs, je me demande de plus en plus souvent si le fait d’avoir voulu écrire « à la manière de J. K. Rowling » n’a pas participé au côté jeunesse d’Entrechats. Bon, bien sûr, je n’ai pas la prétention de me mesurer à elle !, mais son œuvre a beaucoup influencé ma manière d’écrire, c’est une chose certaine.

À ce propos, comment organisez-vous vos séances d’écriture (rituels particuliers, planification, lieux favoris…) ?

Je suis toujours mieux quand j’écris chez moi, à mon bureau, sur mon ordinateur. Cela dit, peu importe où je suis en vérité. Quand l’inspiration vient, je ne la laisse pas partir et je saisis ma chance ! C’est bien sûr moins facile, et ces passages nécessitent plus de corrections que ceux écrits dans des conditions optimales, mais si l’envie est là, peu importe l’endroit.
Un accessoire m’est cependant indispensable : mon carnet Moleskine (qui, pour l’anecdote, a résisté à trois monacos, un pastis et un cocktail orange-banane-fraise, et a ainsi permis la correction d’Entrechats… il y a mes notes depuis le tout début, dedans…), où je reporte mes idées, mes plans, les rappels de choses à faire, etc. Il y a toutes les bases et les informations dont j’ai besoin pour écrire. Sans lui, j’ai du mal à regrouper tous les éléments d’une scène et l’écriture est plus laborieuse.
Sinon, je dirai que le thé est mon ami. ;-)


Vous tenez à jour un blog, dans lequel vous véhiculez les informations liées, notamment, à votre roman. Comment considérez-vous internet ? Une passerelle pour correspondre avec vos lecteurs, un outil de recherche ?

J’utilise essentiellement Internet comme une plateforme de communication. J’ai d’ailleurs créé mon blog parce que je voulais pouvoir parler avec mes lecteurs, dialoguer. C’est quelque chose de très important. C’est agréable et, de plus, cela permet d’effectuer des rencontres riches, intéressantes, avec des auteurs et des lecteurs, et de nouer des liens étroits qui n’auraient pas nécessairement pu exister si l’on s’était rencontrés ailleurs. Je suis plus douée pour écrire que pour parler. Ça me permet de m’y reprendre à deux fois avant de dire des bêtises ! (rires)


La sortie d’Entrechats est prévue pour début 2009, appréhendez-vous ce jour ? Ou les réactions du lectorat ?

Ça dépend des moments. Je suis partagée entre la hâte, l’impatience grandissante de partager mes mondes et tout ce que j’écris avec les lecteurs, et la peur de décevoir.
Quand j’envois mes textes à mes bêta-lecteurs, je sais que peu importe le retour, j’en serai satisfaite, parce qu’ils sont là pour corriger, voir les défauts, et surtout m’encourager à continuer. Je suis encore maîtresse de mon œuvre. Mais là, après parution, le public va s’approprier mon roman, et dès lors je ne pourrai plus le retoucher. Si j’ai fait une erreur, une seule, qui est passée inaperçue, si mon jeune âge transparaît trop (je me considère encore comme une apprentie malgré la publication), ou si je me suis trompée sur toute la ligne et qu’une personne, ou plusieurs, n’aime pas… il me sera impossible de me rattraper dans l’immédiat.
C’est peut-être absurde, mais c’est ça que je redoute tout particulièrement : si le livre ne marche pas, qu’on me juge sur ce seul roman, alors que j’ai encore tout à prouver.
J’avoue que j’angoisse beaucoup à ce sujet (mais je me soigne… ;-)).



Enfin, sur quels projets travaillez-vous actuellement, si vous pouvez nous en toucher quelques mots ? Envisagez-vous de nouveaux romans, autre qu’Entrechats ?

Bien sûr ! J’ai deux projets : un recueil de nouvelles historiques, et une série-roman-fleuve que j’ai en tête depuis bientôt un an et demi, les deux tournant autour de l’univers des pirates. L’histoire de la flibuste, et à plus forte raison de la marine, me passionne autant que les mythes égyptiens.
Le recueil tourne autour de plusieurs figures pirates célèbres, comme le terrible Ollonais, ou de Graaf, le forban mélomane. Ce sera très dur à écrire, car le fond historique est riche et il ne faudra pas que je me trompe, mais je tiens beaucoup à ce projet.
Concernant la « série-roman-fleuve » (que je ne peux décrire autrement, cette alliance de mots étant des plus parlantes !), je ne peux pas trop en dire, sinon que ce sera de la fantasy, et que l’écriture ne sera pas le seul support de l’histoire… c’est un énorme projet dont je n’ai confié les détails à personne, et j’espère que vous en entendrez parler d’ici un ou deux ans !


Un dernier mot, pour clore cette interview ?

Eh bien, merci de me l’avoir proposée. Je suis assez bavarde quand je suis à l’aise. C’était ma première interview, j’ai beaucoup apprécié l’expérience !
Je n’ai plus qu’à vous proposer de lire les autres ouvrages publiés par mon éditeur, l’Olibrius Céleste, en attendant la parution d’Entrechats, et je vous dis à très vite, en espérant vous retrouver dans les pages de mon roman…
Imhotep !

 

 

 

Propos recueillis par Sahagiel