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Les Voyages Extraordinaires

 

Voyage Extraordinaire Titre du cycle : Les Voyages Extraordinaires

Titre du livre : Voyage extraordinaire au royaume des 7 Tours

Auteur : Arthur Ténor (voir sa biographie)

Genre : Fantasy

Résumé du premier tome :

Partir dans des mondes parallèles fantastiques ?
c'est devenu possible !
Et certains infinimondes de l'imaginaire deviennent de nouvelles destinations touristiques !
C'est au royaume des Sept Tours que Thédric Tibert, étudiant en mal d'aventures, a choisi de vivre un raid Emotions Fortes. Mais il n'était pas du tout prévu que le royaume des Septs Tours entrerait en guerre contre les forces de l'Immonde, empêchant tout retour de touristes vers la Terre.
Thédric est alors emporté dans la tourmente d'un conflit inimaginable.

Critique personnelle du tome 1 :

Deux tomes déjà sortis, un troisième prévu pour le mois d’octobre 2008, les Voyages Extraordinaires titillaient ma curiosité. Quand, cerise sur le gâteau, une plume française file le récit, on ne demeure pas indifférent ! Avec une curiosité assidue, je me penchais donc sur le cycle, pour quel résultat ?

On sent à chaque page une envie : envie d’innover, avec plusieurs peuples aux particularités piquantes -nous retiendrons notamment les Lilith, dont le système sociétaire saura vous charmer-, un monde somme toute nouveau, quoique les chemins empruntés recoupent les archétypes, et des personnages assez frais pour renouveler notre intérêt. Dans cet univers, l’auteur nourrit l’imaginaire : bien sûr, l’ensemble n’atteint pas des sommets, comme pourraient le faire un Gene Wolfe, un Robert Jordan ou un G. R. R Martin, car nous restons en jeunesse, avec une certaine naïveté dans le discours. Mais est-ce vraiment un défaut ? Au fond, quand on découvre ce monde où sommeillent quelques bonnes idées, on oublie les maladresses pour retenir l’essentiel : Arthur Ténor parvient à ses fins, en bâtissant un univers apte à ravir ses lecteurs.

Ainsi le personnage principal s’avère-t-il peu revu : maladroit, naïf sinon décalé, il s’enferre sur les querelles sans même y songer. Tantôt courageux, tantôt couard, il devient vite attachant. La narration à la première personne renforce l’immersion du lecteur tandis que les remarques teintées d’humour ajoutent une qualité au récit. Que ce soit dans ses découvertes ou ses apartés toujours intéressantes, ce héros incarne un point fort !
A ses côtés orbitent des personnages à la personnalité moins travaillée, la faute à la narration sans doute : si le héros glisse plusieurs commentaires sur ses compagnons, rien ne remplace une bonne analyse psychologique ! Malgré tout, cette demi-teinte n’empêche pas les approfondissements, avec un Ergonthe plein de charisme, ou un Akys III aussitôt antipathique ! Toutefois, ces relations ne suffisent à inverser la vapeur : en rencontrant les autres protagonistes, je pense notamment à Lizlide, une question se pose : où se situe leur intérêt ? La belle elfe ne sert-elle qu’à bouleverser les hormones du héros ? Un rôle trop effacé, distant, qui nuit à la cohérence scénaristique.

Le scénario, d’ailleurs, parlons-en. Avec une situation initiale maintes fois reprises, en l’occurrence les voyages interdimensionnels, l’auteur file un scénario tout à fait correct. Certes, on plonge dans un registre bien connu : Thédric se démène avec une prophétie, devant alors sauver un pays au bord de la rupture. Mais les nuances apportées sauront atténuer le manichéisme : que ce soit la nature de l’ennemi ou le héros même (oubliez les récits initiatiques : quand bien même gagnerait-il en bravoure, le héros ne perd pas son côté looser !), l’auteur parvient à contourner les principaux écueils. Un récit qui en devient vite frais, agréable et dont on suit les courbes avec intérêt. Si les chutes incisives paraissent peu surprenantes, elles suffisent à insuffler une dynamique, or le rythme ronronnant se tourne peu à peu en mécanique vrombissante : le récit gagne en intensité et se voit travaillé jusqu’au final.

Au final, si ce roman reste assez conventionnel, il sera tout indiqué pour le jeune lectorat. Un premier tome qui annonce une série aux nombreux intérêts, à notre joie !

 

Note finale -jeune lecteur- : 7.5/10

Sahagiel

 

 

Voyage ExtraordinaireTitre du livre :Voyage extraordinaire dans l'empire des mondes

Auteur : Arthur Ténor (voir sa biographie)

Genre : Fantasy, avec des échos de Science-Fiction

Résumé du second tome :

L'accès à un nouvel infinimonde de l'imaginaire vient d'être découvert. Mais pour une raison inexplicable, aucune sonde n'a permis d'en ramener la moindre image. La mission d'exploration que l'on propose à Thédric Tibert, assisté de deux experts commandos, s'apparente à une angoissante plongée dans un abîme d'inconnu. Car une fois de l'autre côté, ce n'est pas un monde qui l'attend, mais des mondes. Le dépaysement est total et le danger de tous les instants...

Critique personnelle du tome 2 :

Second tome des Voyages Extraordinaires, L’empire des mondes propose une approche plus scientifique, voire horrifique, de l’imaginaire. De quoi aiguiser notre intérêt !

Une nouvelle fois, découvrir le monde créé par Arthur Ténor s’annonce très agréable. L’auteur cherche ainsi à innover, à varier tantôt les ambiances, tantôt les personnages et enjeux. Ainsi, nous pénétrons dans un univers où les nuances de gris prédominent ; sous couvert d’humour, grâce à un narrateur toujours aussi touchant, l’auteur présente une société soumise à un régime dictatorial, dont le mystère comme la cruauté asservissent le peuple.
A n’en pas douter, ce tome est plus mâture et percutant que le précédent : cette fois, les enjeux politiques se voient détaillés avec soin, et Arthur Ténor prend son temps pour les exposer aux lecteurs. Plus qu’une simple succession d’initiatives, c’est une vraie réflexion sur la notion de dictature, d’embrigadement des populations, avec une mise en parallèle de notre histoire, qui est proposée. Si ces ajouts comptent parmi les bonnes surprises, ils restent néanmoins abordables pour le lectorat, ne nous plongeant pas dans des abîmes de réflexion.

Par ailleurs, l’auteur met en relief le fonctionnement de son univers : il ne se contente pas d’exposer ses rouages, mais va aussi au fond des choses, étayant ses mécanismes, ses possibilités ou limites. De fait, la façon dont Thédric voyage entre les univers paraît moins absconse, car soutenue par un raisonnement logique. Cette pincée scientifique ne s’arrête pas là puisque plusieurs armes ou inventions viendront embellir les chapitres. Que ce soit avec une pierre capable, suite à une réaction chimique, de trancher n’importe quel métal à sa portée ou avec des lumières réagissant à la magnétisation, ce traitement ne sera pas sans déplaire.

D’autre part, Arthur Ténor se décrivant comme un explorateur de l’imaginaire, il n’est pas surprenant de toucher à des subtilités intéressantes, que ce soit dans le registre métaphysique ou merveilleux. Je retiendrai en particulier l’idée des alter-égo qui, sans trop en dévoiler, annonce de multiples approfondissements psychologiques.

Car les personnages ne sont pas en reste. En premier lieu, le héros Thédric mûrit tout au long de ce tome. Si dans le précédent, il paraissait maladroit, assez peu courageux, voire agaçant selon les chapitres, il se dote ici d’une vraie potentialité et n’hésite plus à fendre l’ennemi quand ses proches courent un danger. Plus dynamique, donc, mais aussi introspectif : il n’admet pas sans questionnements cet univers et ses pensées sauront éclairer le lecteur, en complexifiant encore sa personnalité.
Autour de lui, de nouveaux personnages font leur apparition. Tous auront le droit à leur quart d’heure de gloire et se verront approfondis même si on regrette, comme dans le précédent, un traitement trop succinct. Toutefois, les caractères comme les aspirations s’avèrent variés, ainsi cette palette d’avatars comblera-t-elle tout un chacun.

Les principaux écueils se centreraient sur le scénario. On continue à y percevoir une touche de manichéisme, certes moins prononcée mais présente. L’auteur s’attache à nuancer les positions ainsi que les personnages toutefois on reste souvent dans la même optique : Thédric devra se surpasser pour préserver ses compagnons et améliorer la société où il échoue.

La plume de l’auteur, quant à elle, élève son propos et gagne en rondeurs, mêlant discours érudits et réflexions familières, de façon sans conteste naturelle. Ajoutez à cela des chutes incisives mieux travaillées, quand bien même devinons-nous certains retournements avant leur révélation, et des relations amoureuses qui ne verseront pas dans les mièvreries, et vous obtiendrez un second tome décidément plus accrochant. De quoi alimenter le moulin des intrigues jusqu’au prochain volume !

 

Note finale -jeune lecteur- : 8/10

Sahagiel

 

 

Voyage Extraordinaire Titre du cycle : Les Voyages Extraordinaires

Titre du livre : Sur le continent des épopées

Auteur : Arthur Ténor (voir sa biographie)

Genre : Fantasy

Résumé du troisième tome :

Thédric Tibert, l'intrépide explorateur des mondes imaginaires, a reçu un appel au secours de Lizlide, l'elfe de la forêt d'Emeraude.

N'écoutant que son coeur, Thédric retourne au royaume des Sept Tours afin de la sauver. Là bas, il découvre qu'elle a été enlevée par un mystérieux Arracheur d'âmes qui compte bien s'amuser aux dépens des deux héros.

Il les accueille sur son Continent de tous les dangers : Le continent des Epopées

Critique personnelle du tome 3 :

Après un second tome qui augurait un sauvetage haut en couleurs, nous voilà replongés dans les spires de l’imaginaire, avec pour compagnons l’héroïsme, les quêtes semées d’embûches et, à la clé, un retour du royaume des morts. Prêt à quitter notre belle planète ?

Ce roman paraîtra à bien des regards plus mâture tant son atmosphère s’apparente à celle du moyen-âge, avec sa fange, ses moeurs guerrières et ses singularités si charmantes. Après une fantasy initiatique, une science fiction presque politique, l’auteur s’essaie au récit épique par excellence, où nos héros affronteront dragons, marais, complots retors et épreuves insurmontables. Il y en aura assurément pour tous les goûts ! De fait, les propos comme le style versent dans divers registres, n’hésitant pas à endurcir ses protagonistes.

Ceux-ci s’avèreront responsables sinon désabusés, prompts à la colère mais aussi, derrière ce voile peu amène, sentimentaux, humains ou sarcastiques. L’évolution à laquelle nous assistons depuis ses prémices entame son passage à l’âge adulte, ce qui se manifeste par une violence moins édulcorée et de profonds bouleversements chez nos compagnons, tant psychologiques que physionomiques ! Nous retiendons surtout une description de la mort poignante, dans laquelle se révélera un Thédric à la fois rationnel et désespéré, téméraire et frondeur, mais aussi entêté malgré son bon sens... Hormis ces passages pour le moins surprenants, le narrateur émaille toujours son propos d’humour et désamorce, parfois avec une touche de naïveté, les situations les plus dramatiques. Thédric forme avec sa moitié un duo efficace, même si on regrette une complicité parfois sacrifiée sur l'autel de l'action, la faute à un scénario riche en épreuves. Leur histoire d’amour reste néanmoins agréable, ponctuée de moments tendres et de doutes, d'intimité ou d'angoisse, sans jamais suivre les canevas usés jusqu'à la corde. Un bon point s'il en est !

Là où nous relèverions un bémol serait le scénario. L’auteur nuance certes son manichéisme, si préjudiciable dans les précédents romans, mais en nous présentant ces douze travaux d’Hercule version médiévale, on se heurte à la linéarité. Ainsi, nos aventuriers parcourent le monde pour répondre aux exigences d’un mage sibyllin, lui-même au service d’une entité supérieure, et ces archétypes ne nourriront guère l’imaginaire, malgré l’hétéroclisme des situations et protagonistes décrits.
Certes, la façon dont nos amis accomplissent leurs tâches réveillera notre intérêt, mais le roman adopte un rythme trop ronronnant pour nous maintenir en éveil durant toutes ces pérégrinations. La dernière partie du récit s'annonce toutefois mieux menée sur la forme et le fond, avec une tension qui s'accroît à mesure que se profile le final, et nous font oublier les quelques longueurs qui émaillaient le roman.
Peut-être l’auteur souhaitait-il parodier certaines œuvres fantasy avec ce mythe arthurien humoristique, mais il manque un soupçon de virtuosité pour vraiment convaincre ; ne soyons toutefois pas injuste envers cette œuvre : elle comporte nombre de chutes incisives, rebondissements, choix cornéliens ou affrontements mémorables, de quoi alimenter votre goût du risque !

Au final, ce retour à une fantasy plus classique recourt à certaines facilités alors que, en parallèle, se complexifient les personnages comme les mécanismes présentés. Car quand nous découvrons les nuances apportées aux Elfes ou la façon dont l’auteur présente la mort, on ne saurait nier une imagination fertile. Si le scénario puis le monde paraissent donc en deçà des précédents, la plume gagne en rondeurs et nous présente avec aisance un univers plus sombre et audacieux.

 

 

Note finale -jeune lecteur- : 7.5/10

Sahagiel