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Océania

 

Océania1 Titre : La Prophétie des Oiseaux

Auteur : Hélène Montardre (voir sa biographie)

Résumé du premier tome :

Flavia coule une vie heureuse avec son grand-père Anatole, guetteur sur la côte ouest de l'Europe. Dans cet endroit déserté par la population, elle vit en observant les oiseaux qui lui apportent les nouvelles du monde, et voit avec inquiétude l'océan gagner du terrain sur les terres...
Mais une annonce surgit et modifie à jamais sa vie : l'Amérique ferme ses portes. Anatole est bouleversé : convaincu que sa petite-fille n'a pas d'avenir en Europe, il la persuade de gagner le continent américain, protégé de la montée des eaux par une digue immense dont la construction a malheureusement été négligée en Europe. C'est ainsi que la jeune fille, d'un jour à l'autre, se retrouve seule sur un voilier... Mais une fois arrivée à destination, elle trouve un pays bien différent de celui qu'ils imaginaient. D'autant que certaines rencontres et révélations surprenantes l'attendent de pied ferme.

Critique personnelle du tome 1 :

Océania constitue à l'heure actuelle, un puissant cri écologique. À l'heure où chacun crie au réchauffement climatique sans être écouté par les institutions gouvernementales, on découvre les conséquences imaginées par Hélène Montardre de cette surdité volontaire : l'océan est devenu l'ennemi de l'Homme, sa puissance menace à tout moment d'engloutir les terres. L'Amérique a su prédire cette issue dramatique en bâtissant la digue ; ce n'est pas le cas de l'Europe, vieux continent où règne la terreur, que chacun cherche à fuir pour gagner l'autre bout de la Terre.
Mais l'Amérique possède une autre facette, nettement moins reluisante : celle d'un pays fermé, où l'information est censurée au point que la population ne sait même pas ce qui se passe dans le reste du monde. Le régime totalitaire met sévèrement en danger la vie des clandestins comme Flavia et contrôle la vie de ses habitants jusqu'à l'abus. Flavia s'est échappé d'une souricière pour se jeter dans une autre...

Le roman pose donc un contexte intéressant mais au-delà de cette qualité, il est alourdi par un certain nombre de faiblesses. Tout d'abord, l'héroïne manque de réaction par endroits, et montre trop d'intérêt à d'autres. Ainsi, devoir quitter son foyer et ses proches du jour au lendemain ne la touche pas beaucoup puisqu'elle cède relativement facilement et rassemble immédiatement ses affaires. À l'inverse, son amitié avec Noémie se développe de façon inhabituelle alors qu'elles se sont rencontrées une fois et demie ; et il en va de même concernant l'animosité gratuite de Benjamin, le frère de Noémie. Quant à ses objectifs, ils ne paraissent pas bien solides : elle tend à les faire facilement passer au second plan sans vraie raison, préférant se préoccuper de sujets secondaires qui ne la concernent même pas.
L'intrigue souffre de quelques facilités, avec notamment un côté linéaire, quelques coïncidences, certains clichés (le coup de foudre prédestiné, la révélation sur les parents...) et quelques scènes auxquelles on peine à croire (je pense notamment à Flavia escaladant une muraille verticale après avoir échoué sur une plage ; normalement dans un moment comme ça on est censé être quand même un peu malade mais bon.)

En dehors de ces défauts, le roman n'est pas mauvais. Si le style est basique, il ne contient pas non plus de maladresses grossières, ni de déséquilibre flagrant entre dialogues et narrations. En d'autres termes, c'est un roman pour la jeunesse sans grandes ambitions, mais bien fait et pas déplaisant du tout, avec certaines facilités mais qui ne dissimulent pas l'expérience de l'auteur dans l'écriture. Ce n'est pas l'œuvre du siècle, mais ça reste sympathique.

Note finale : --/10

Sherryn