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L'Héritage

 

EragonTitre : Eragon

Auteur : Christopher Paolini (voir sa biographie)

Genre : Fantasy

Résumé du premier tome :

Voilà bien longtemps que le mal règne dans l'Empire de l'Alagaësia... Et puis, un jour, le jeune Eragon découvre au coeur de la forêt une magnifique pierre bleue, étrangement lisse. Fasciné et effrayé, il l'emporte à Carvahall, le village où il vit très simplement avec son oncle et son cousin. Il n'imagine pas alors qu'il s'agit d'un veuf, et qu'un dragon, porteur d'un héritage ancestral, aussi vieux que l'Empire lui-même, va en éclore... Très vite, la vie d'Eragon est bouleversée. Contraint de quitter les siens, il s'engage dans une quête qui le mènera aux confins de l'Alagaësia. Armé de son épée et guidé par les conseils de Brom, le vieux conteur, Eragon va devoir affronter, avec son jeune dragon, les terribles ennemis envoyés par le roi dont la malveillance démoniaque ne connaît aucune limite. Eragon n'a que quinze ans, mais le destin de l'Empire est désormais entre ses mains !

 

 

 

l'AînéTitre : l'Aîné

Résumé du second tome :

Eragon et sa dragonne, Saphira, sortent à peine de la victoire de Farthen Dûr contre les Urgals, qu'une nouvelle horde de monstres fait son apparition... Ajihad, le chef des Vardens, est tué. Nommée par le Conseil des anciens, sa fille, Nasuada, prend la tête des rebelles. Eragon et Saphira lui prêtent allégeance avant d'entreprendre un long et périlleux voyage vers le royaume des elfes, à Ellesméra. Là, il découvre avec stupeur qu'Arya est la fille de la reine Islanzadì. Cette dernière leur présente en secret un dragon d'or, Glaedr, chevauché par un Dragonnier, Oromis, qui n'est autre que le Sageen-Deuil, l'Estropié-qui-est-Tout, le personnage qui était apparu à Eragon lorsqu'il délirait, blessé par l'Ombre. Oromis va devenir son maître. Pendant ce temps, à Carvahall, Roran, son cousin, a engagé le combat contre les Ra'zacs. Ceux-ci, persuadés qu'il détient l'oeuf de dragon qu'Eragon avait trouvé sur la Crête, kidnappent sa fiancée. Prêt à tout pour la sauver, Roran comprend cependant qu'il n'est pas de taille à les affronter. Il convainc les villageois de traverser la Crête pour rejoindre les rebelles au Surda, en guerre contre le roi de l'Empire, le cruel Galbatorix.

Critique personnelle du tome 2 :

Après un premier tome dont on regrettait la pauvreté, due à une écriture encore maladroite, un scénario aux courbes souvent prévisibles ou des avatars façonnés sur des archétypes, on commençait l’Aîné avec retenue. Toutefois, l’espérance continuait à galvaniser nos synapses car, si l’auteur annonçait une amélioration notable, ne pouvions-nous pas le croire ?

Malheureusement, cette frêle espérance cède dès les premiers chapitres. Certes, Christopher Paolini multiplie les introspections pour développer son univers, ses protagonistes, mais tous ces efforts ne suffisent à convaincre : quand on pense toucher une amélioration, celle-ci reflue aussitôt, noyée sous les stéréotypes. Pire, l’auteur mange à tous les râteliers, pardonnez moi l’expression, sans dégager un style propre : ses idées comme ses tournures syntaxiques paraissent contrefaites, maladroites sinon inspirées par quelques romans déjà parus. La liste de ses inspirations s’allonge ainsi, toujours plus fragrante, toujours plus attristante.

Point phare du roman, l'entraînement d'Eragon chez les elfes s’avère ennuyant, avec ses tombereaux d’explications qui mèneront à des tâtonnements dialectiques plutôt aseptisés, quand on ne nous rabâchera pas une philosophie scolaire, sans sens profond. Même si Oromis, maître du héros, se révèle intéressant, on ne s’arrache toujours pas aux poncifs, hélas... La description de la cité Elfique, puis de leurs coutumes, s’annoncent ainsi revues : ces derniers se limitent à une nourriture végétale, établissent leurs demeures aux faîtes des arbres et s’adonnent aux chants pour modeler leurs habitats. Cela ne sera pas sans nous rappeler certaines choses !
Dans la même optique, le simulacre d'histoire d'amour entre Eragon/Arya et Saphira/Glaedr se gargarise d’incohérences. Sans doute Paolini aurait-il dû plus axer ses recherches sur la psychologie des protagonistes amoureux, car on n’éprouve guère d’émotions durant leurs lupineries.

Point intéressant cependant, l’auteur élargit son champ avec de nouveaux personnages, où Eragon se fera voler la vedette par son cousin Roran ; l'exode de tout un village était une bonne idée en soi même si les situations invraisemblables s'enchaînent. Un bon point pour l’auteur, la psychologie des personnages en état de crise est assez bien gérée, malgré la reprise de grands canevas dramatiques pour enfler le texte. A côté de cela, les longueurs conduisent toujours le récit, tantôt mené par Nasuada, dont je ne saisis toujours pas l’intérêt des chapitres, ou Eragon, décidément bien malaisé dans le registre métaphysique.

On sent une pointe de maturité derrière ses descriptions et le développement du monde pourtant ce second tome ne parvient à satisfaire, tant il se noie dans les longueurs ou maladresses. On continue à espérer qu'il incarnera, pour ses lecteurs, un tremplin vers de nouvelles lectures, plus fouillées et inventives.

 

Note finale :

Tome 1: 4/10
Tome 2: 5.5/10

Sahagiel