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Hellboy II : Les Légions d'Or Maudites

 

Titre original : Hellboy II : The Golden Army

Réalisé par : Guillermo del Toro

Avec : Ron Perlman, Selma Blair, Doug Jones

Genre : Fantastique

Durée : 1h 50 min

Date de sortie : Amérique du Nord : 11 Juillet 2008 ; France : 29 Octobre 2008

Film américain.

Synopsis :

1993, San Diego. C'est à ce moment qu'est né le personnage de Hellboy. Du moins, c'est à cet instant qu'il fit sa première apparition dans une BD. Onze années plus tard, en 2004, le personnage reprend vie dans une adaptation cinématographique signée Guillermo del Toro, encore méconnu à cette époque. Grâce au succès de ce premier opus, Universal Studios décide de se lancer dans une suite typique des blockbusters hollywoodiens. Seulement, cette fois-ci, le réalisateur del Toro a déjà fait ses preuves à l'aide de films tels que Le Labyrinthe de Pan, lui donnant droit à une carte blanche pour la réalisation et l'écriture du scénario de Hellboy II. Bienvenue dans l'univers de del Toro, bienvenue dans le monde de Hellboy...

C'est après les événements du premier film que se déroule celui-ci. Alors que Hellboy, Abe et Liz combattent secrètement des créatures surnaturelles pour le gouvernement, un nouveau mal s'élève : Nuada, prince d'un peuple vivant dans l'ombre des hommes qu'il a promit de ne plus combattre, entreprend une rébellion contre cette race indigne qu'est l'homme. C'est avec l'armée d'or qu'il compte arriver à ses fins.

 

Critique personnelle du film :

On pouvait s'attendre à beaucoup du film Hellboy II étant donné la renommée nouvellement acquise par Guillermo del Toro. S'attaquant bientôt à l'adaptation cinématographique de Bilbon le Hobbit, c'est avec son anti-héros rouge qu'il a décidé de passer les derniers mois. Nos espoirs deviendront-ils réalité ou seront-ils déçus?

C'est avec une histoire assez proche des standards hollywoodiens qu'on nous présente ce film aux allures si uniques. Bien qu'assez prévisible par moment, il n'en reste pas moins très original. Des gentils qui combattent le mal. Un méchant qui veut à tout pris prendre le contrôle de la planète. Une histoire d'amour qui perdura toujours. Bref, rien de bien spécial, si del Toro n'y avait pas mis sa touche personnelle. Du strict point de vue scénaristique, on sent, dès les premières minutes du film, la volonté d'approfondir et d'innover. Rien de bien nouveau, certes, mais tout est trempé dans une sauce del Toro.

Le plus grand point fort de Hellboy II réside d'ailleurs dans cet aspect : la vision unique du réalisateur. À travers les personnages et les lieux résident des costumes, maquillages et décors des plus accrocheurs. Nous n'avons qu'à regarder « l'ange de la mort », cette étrange créature dont les yeux se placent sur les ailes, pour mettre en évidence le style de del Toro, qui a grandement contribué à son propre succès. Ces personnages ne sont pas d'un réalisme à la Aslan, mais ils ont un je-ne-sais-quoi de très intrigant. Autant on s'attache à certains, peu importe où sont leurs allégeances, autant on a peur d'autres.

À ce côté émerveillant s'ajoute un autre tout aussi enchanteur : les décors. Je ne parle pas ici de simples villes modernes comme on les connaît tous, mais bien de ces endroits particuliers où une touche de merveilleux règne. Que ce soit le « palais » du peuple se cachant des hommes ou la caverne où sombre l'armée d'or, on sent immédiatement ce côté fantastique et accrocheur qui fit la renommée du réalisateur.

Par conséquent, bien qu'on n'assiste aucunement à des créations numériques dignes des mégas productions américaines, les effets spéciaux sont une réussite totale. D'ailleurs, ce succès n'est pas sans rappeler un certain Seigneur des Anneaux qui, lui aussi, brillait par l'utilisation des costumes et de véritables décors.

Le tout est accompagné d'une bande sonore plutôt discrète. En sortant de la salle, aucune musique ne nous revient, si ce n'est « I Can’t Smile Without You », la chanson présente dans le générique. Ceci dit, et voilà un point étonnant, cette lacune n'en est pas une puisque l'absence d'emphase musicale ne se fait guère sentir. Autrement dit, alors qu'on termine un film avec un goût plutôt amer causé par un certain silence acoustique, on ressort d'Hellboy sans aucun complexe.

Il ne resterait plus qu'à aborder le jeu des acteurs, si essentiel à l'immersion des cinéphiles. En somme, on ne peut pas dire qu'il s'agisse d'une performance remarquable, mais rien ne dérange vraiment. En fait, le côté humoristique du film sert très bien à cacher certaines interprétations peu convaincantes. Bref, aucun oscar en perspective pour cet aspect.

De l'action parsemée d'humour dans un univers fabuleusement unique et mystérieux, voilà à quoi ressemble le second opus mettant en vedette le personnage de Hellboy. On y retiendra une tentative de romantisme plus ou moins réussie ainsi que des combats assez mémorables, mais c'est d'abord et avant tout l'énorme travail qui a été accompli derrière la caméra qui nous restera en tête. Cette critique ne se veut pas l'éloge de Guillermo del Toro, mais le fait est que c'est son travail remarquable qui a permis d'éviter un second Daredevil. Avec une vision si particulière et si merveilleuse, il va sans dire que l'immersion est quasi totale.

Ce n'est certes pas Le Labyrinthe de Pan, mais Hellboy II : l'Armée d'Or pourrait être qualifié d'une version hollywoodienne de l'univers del Toro.

Note finale : 4/5

Dark Wolf