Retour vers la page des critiques

 

L'Epée de Vérité

Tome 1

 

La première leçon du sorcier Titre : La première leçon du sorcier

Auteur : Terry Goodking (voir sa biographie)

Genre : Fantasy

Résumé du premier tome :

Jusqu'à ce que Richard Cypher sauve cette belle inconnue des griffes de ses poursuivants, il vivait paisiblement dans la forêt. Elle ne consent à lui dire que son nom : Kahlan. Mais lui sait déjà, au premier regard, qu'il ne pourra plus la quitter. Car désormais, le danger rôde en Hartland. Des créatures monstrueuses suivent les pas de l'étrangère. Seul Zedd, son ami le vieil ermite, peut lui venir en aide... en bouleversant son destin. Richard devra porter l'Épée de Vérité et s'opposer aux forces de Darken Rahl, le mage dictateur. Ainsi commence une extraordinaire quête à travers les ténèbres. Au nom de l'amour. A n'importe quel prix.

« Ce roman va tout balayer sur son passage, comme le firent ceux de Tolkien dans les années 60. » Marion Zimmer Bradley.

Critique personnelle du tome 1 :

Richard regarda le grand sapin baumier agonisant et repensa à la mort de son père. La liane était présente dans les deux cas, et elle assassinait cet arbre. Il n'y avait rien de bon dans tout ça. Et s'il ne pouvait plus sauver son père, rien ne l'obligeait à laisser le végétal commettre un autre meurtre. Saisissant la tige, il tira, banda ses muscles et arracha de l'écorce les vrilles noueuses.
Alors, la plante attaqua !
Une cosse frappa le dos de sa main gauche, le forçant à reculer sous l'effet de la douleur et de la surprise. Quand il inspecta la blessure, il repéra une minuscule épine enchâssée dans sa chair. Maintenant, il n'y avait plus de doute. La liane était maléfique.


(extrait choisi à la page 11)

Ah, le rythme soutenu de l'action, le scénario assez bien ficelé, le monde relativement recherché de part sa dimension cosmogonique, dont je retiendrai certaines idées intéressantes, présageaient de bonnes choses pour ce roman déjà couvert d'éloges !
Mais voilà, encore une fois la quatrième de couverture aguichante et le battage médiatique trompaient le lecteur... Car Terry Goodking tombe dans les archétypes en nous présentant un vaillant héros plutôt aseptisé. Comme de bien entendu, ce dernier ne connaît rien à son avenir pourtant exceptionnel (principe récurrent dans la fantasy et les voyages initiatiques) cependant il se retrouve confronté à des ennemis puissants, tordus -voire androgyne- et surtout très au fait de son destin.

Alors que dire ? Pour tout habitué de la fantasy, L'épée de Vérité n'est pas vraiment une révolution, on passe d'un archétype à l'autre, d'une situation récurrente à la suivante, avec un fond certes bien découpé mais fleuri de personnages convenus (le vieux sorcier, le héros qui entreprend un long voyage, une femme très belle mais mystérieuse etc.). Le monde, quant à lui, prête parfois à sourire, jusqu'à la quatrième de couverture annonçant le célèbre "trois compagnons vont s'opposer au tyran Darkhen Rahl qui règne à présent sur les Contrées dy Milieu. Rahl est un fou sanguinaire qui projette de détruire le monde à l'aide d'anciens artefacs, les boîtes d'Orden".

Puis, attachons-nous au style de l'auteur. Simple sans être simpliste, efficace pour les jeunes lecteurs mais assez revu pour les autres. Des phrases exclamatives à chaque ligne, des structures syntaxiques communes, une écriture très descriptive dans l'action, le tout sans réel richesse ni rondeurs. Alors bien sûr, l'auteur nous balade sur divers thèmes : l'amour impossible, la recherche de l'équilibre, la violence, la torture, le sekç, les choix impossibles etc. mais avec toutes ses éloges, je m'attendais à bien mieux.
D'autre part, Goodking souhaite visiblement transmettre un mascaret de messages politiques à travers les discours de ses héros, mais j'avoue ne pas y accorder d'intérêts tant ses interludes sont pesantes. L'ensemble, je trouve, n'a pas beaucoup d'essence, le texte ne dégage pas assez de vie propre, ne parvient pas à totalement accrocher le lecteur, un point handicapant s'il en est.

Certes, le roman se lit très vite, si on oublie le plan typique : "méchants sans vergogne et gentils prêts à sauver le monde" on ne s'ennuie pas au cours de ces 500 pages, un bon point s'il en est.

Mais qu'en sera-t-il pour les suites annoncées ?

Enjoy.

Note finale : 5.5/10

Sahagiel